mercredi 19 décembre 2007

À tous et à toutes


Je serai en vacances jusqu'au 3 janvier. À tous et à toutes les personnes que j'aime, je vous souhaite un très Joyeux Noël et une Bonne Année... On se revoit l'an prochain.... À bientôt! Reposez-vous, amusez-vous, aimez-vous...

Les Fêtes arrivent

C’est bientôt Noël. Dans tout Fortaleza,on est prêt pour la fête. On peut y apercevoir quantité de lumières, de décorations et de guirlandes de toutes sortes. Pour ma part, il ne manque plus que la neige. En périphérie de la ville, dans la favela de Rosalina, on se prépare pour une cérémonie funéraire. Depuis mon arrivée, il y a de cela deux mois et demi, j’ai conté sept morts dans cette communauté de 6 000 habitants. En calculant que la majorité de ces 6 000 personnes sont des enfants et qu’il existe environ 1500 familles : ça fait beaucoup de morts en peu de temps. On ne s’habitue malheureusement pas à ces nouvelles. C’est bientôt Noël, je pars en vacances dans deux jours, je finalise des trucs dans la communauté et eux sympathisent encore une fois avec la mort. Je ne sais dire si c’est la fatigue qui me fait cet effet mais aujourd’hui, Rosalina paraît plus triste que jamais.

« Nous n’avons malheureusement pas vraiment de bons souvenirs à raconter à propos de Rosalina si ce n’est que du moins, nous possédons enfin un endroit qui nous appartient. Nous avons une maison. » C’est ce que m’a raconté Nerta, de l’association communautaire de Rosalina. Depuis la formation de la communauté il y a 10 ans, les conditions de vie se sont beaucoup améliorer mais il reste encore du chemin à faire. Le taux de violence et de criminalité reste encore élevé. On parle d’ailleurs de cette histoire un peu partout. La mort hier de cet homme. À ce qu’on en dit, 5 personnes seraient entrés en pleine nuit dans la maison de celui-ci. Ils l’auraient tiré par 3 fois à la tête. Sa femme et sa fille étant dans la maison lors du crime. Une histoire de dette de drogue en concluent plusieurs. « Vers 4h du matin, tout le monde était dehors à regarder la scène. Les gens ici sont très curieux. », me raconte ensuite Alex, étendu dans un hamac. « Lorsque j’ai fait cette chose ici. Tout le monde est sortie pour voir ce qui se passait aussi.» La première fois que j’ai rencontré Alex, il me servait un café. Aujourd’hui il attend patiemment que sa plaie se referme. Cette chose dont Alex parle est sa tentative de suicide. Digne de toute histoire tragique, ce jeune homme possède déjà un fils. Celui-ci vient tout juste de naître. La mère du nouveau-né a 36 ans, lui 17. Il y a de cela deux semaines, il a tenté de s’enlever la vie. Étendu dans son hamac, il ne parlera pas plus de cette histoire, mais l’énorme cicatrice sur son ventre parle d’elle-même.

La journée continue ainsi, je me promène dans les rues pour aller faire une autre entrevue. Le même bruit de fond de la communauté est présent. Des enfants crient, jouent, pleurent. Une petite fille ne cesse de pleurer, et personne ne daigne la consoler. Elle est seule à l’intérieur, les voisins crient bientôt à la mère. Elle arrive tranquillement pour constater l’état de sa fille. Résultat : rien de bien énervant. Encore une fois, j’essaie de garder mon calme et continue mon chemin, impuissante. Si ce n’avait été que de moi, j’aurais immédiatement consolé cette petite mais on doit respecter les règles et l’on n’arrive pas ici voulant changer le monde du jour au lendemain.

Des histoires comme ça, j’en entends toutes les semaines. Comment se fait-il que ces gens vivent cette réalité. Des jeunes filles qui ont des enfants à l’âge de 14 ans, des maris qui boivent, une violence banalisée. On se promène ici et on le voit dans leur visage. Une sévérité transparaît. Ils sont marqués par la dureté de la vie. Leur expression est forte tout comme leur tempérament. Les enfants sont à la fois jeunes trop jeunes pour vivre en adultes et trop vieux pour rester enfants. Ils doivent se débrouiller seuls la plupart du temps. Toute la journée, ils sont laissés à eux-mêmes. Il y a l’école bien sûre mais seulement en matinée ou en après-midi. Le reste du temps, ils le passent à errer dans les rues. Vers l’adolescence, certains se tournent vers le commerce de la drogue pour obtenir plus d’argent. Et lorsqu’ils persévèrent et continuent d’étudier, ils sont encore victimes de grands préjugés telle cette jeune fille qui a gagné une bourse pour étudier. Arrivée à l’école, on procède aux présentations. Elle se présente : Nom, prénom, habitante de la communauté de Rosalina. La fille assise près d’elle change de place. C’est bien connu, être assis près d’un pauvre dans une salle de classe est dangereux!


Pourtant, tout le monde ici garde espoir parce qu’il y en a. La criminalité diminue tranquillement et la ville de Fortaleza y travaille d’arrache pied. Outre les habitations qu’on y construit, on procède à un immense travaille de sensibilisation en y implantant des projets durables. On y a fondé cette coopérative de couturière, on y donne des cours d’artisanat fait à partir de papier journal recyclé et l’on mise sur le développement social de la communauté même. Bref tout ce processus est très lent, mais pour changer une communauté ça prend du temps, énormément de temps.

Dans la coopérative, la où il y avait cérémonie funéraire hier, on y prépare une fête aujourd’hui. Dans une salle à part, Mme Neusa, responsable de la coopérative, me fait part de ces craintes. « Si jamais la mairesse de Fortaleza perd les prochaines élections, tous ces projets vont tomber à l’eau. De plus, dans un mois, les machines à coudre retourneront d’où elles viennent et nous? Qu’allons-nous faire ensuite? Comment allons-nous continuer sans matériel? » À cette préoccupation, nous restons sans réponse. Sur ce, on nous appelle pour aller manger du gâteau et j’entends cette chanson si bien connue : « Joyeux Anniversaire! ». Ainsi se termine la journée, rires, applaudissement, joie, meilleurs voeux pour l’année qui vient. Sur le chemin du retour, je reste sans mot, incapable de dire si cette journée fut bonne ou mauvaise.

dimanche 2 décembre 2007

Paradise Now

Comme chacun a sa petite routine, j’ai finalement trouvé la mienne ici. Elle consiste à écouter beaucoup de films. Cette semaine, j’ai voulu me changer les idées, question de sortir un peu de ma bulle brésilienne. Je me suis loué Paradise Now sous recommendation de mon coloc, pour décompresser. Je l’ai écouté en entier et je suis allé dormir. Ce matin, je ne pouvais pas arrêter d’y penser. Savez-vous quoi? Ce fut le film le plus marquant que j’ai écouté depuis un sacré bout de temps. Ça relate l’histoire de 2 jeunes hommes qui sont choisis pour une mission à Tel-Aviv. Ils seront les prochains kamikazes. Autant le livre l’Équilibre du monde (A Fine Balance) m’a marqué, autant je suis resté imprégnée de l’ambiance de ce film. J’y ai réécouté des scènes que je voulais clarifier aujourd’hui. Tout nous parle. C’est le regard des deux hommes, celui de la mère, du frère, de la femme, de l’amie. Ça arrive tout doucement dans notre cerveau, sans nous choquer, ça s’infiltre comme de l’eau, pour finalement déclencher quelque chose en nous, et vient l’inondation. Inondation de questions sans réponses, mais de larmes aussi. On touche le fameux sujet des extrémistes et modérateurs, on parle de pertes en nombre de morts, de la situation des réfugiés, de l’inégalité des classes, etc. Il n’y a malheureusement pas de solution-miracle jusqu’à maintenant mais du moins, il y a le témoignage de cette réalité qui est si loin de la nôtre. Le film est retourné sur les tablettes attendant sa prochaine victime. Moi je suis prise avec cette tristesse. Il n’y a pas que ça. Il y a aussi tout le poids de Rosalina qui pèse. Là-bas aussi, ils ont leur lot de problème, mais je ne vous conterai pas en long et en large leur petite vie. Juste vous raconter brièvement ce qui s’est passé dernièrement. Parce qu’imaginez-vous donc qu’on a eu encore des mauvaises nouvelles cette semaine.

Nous travaillons en collaboration avec L’Association de la communauté de Rosalina. Dans cette association, 3 personnes travaillent avec nous. L’une d’entre elles possède un fils de 17 ans. La première fois que je l’ai rencontré, il me servait un café. Aujourd’hui il repose sur un lit d’hôpital. Digne de toute histoire tragique, ce jeune homme possède déjà un fils. Celui-ci vient tout juste de naître. La mère du nouveau-né a 36 ans. Le jeune homme avait alors 16 ans lors de la conception de l’enfant. Tôt cette semaine, il a tenté de s’enlever la vie en se poignardant. Nous n’aurons probablement pas plus de renseignement que ça. On n’en a pas vraiment besoin non plus. Il existait en fait une grande pression pour qu’il assume son rôle de père. De plus, il devait être éperdument amoureux de cette femme et elle, probablement moins.

Mise à part tout ça, je me suis tout de même levé de bonne humeur. Ce fut le rayon de soleil à travers ce ciel nuageux. Par ailleurs, même si toutes ces histoires sont horribles, il y en a aussi des belles. Il s’agit de garder les yeux ouverts. De toute façon, on ne gagnera pas le paradis même si on veut s’enlever la vie.

jeudi 22 novembre 2007

De Dimanche à Lundi...

Il était bientôt huit heure du soir, dimanche. Il faisait déjà noir depuis un bon bout de temps. Ça faisait presque une semaine que j’appréhendais ce jour. J’avais déjà fermé la porte de la voiture, j’étais en route. Je ne pouvais maintenant plus me désister. Tout était arrangé, j’allais dormir dans la favela pour les besoins de mon documentaire. Moi et mes idées aussi! Parce que c’était mon idée d’aller filmer le levé du soleil. Pour cela, je devais donc me levé tôt. La solution fut trouvé j’irais dormir là-bas. Je l’avoue maintenant que tout est terminé... j’ai flippé quelques minutes dans l’auto. On y allait à toute vitesse, défilaient tout près de moi bicyclettes et motos, camions et virages serrés. Quelques coups de klaxon parvenaient à mes oreilles, la normalité quoi! Moi je me cramponnais à la poignée de la porte pas nécessairement parce que je ne croyais pas en les capacités de mon chauffeur, non! Je cherchais plutôt une bouée à laquelle m’accrocher, par manque de ressources, ce fut la poignée. Afin de me sortir de ma torpeur, je décidai de parler avec Seteofe (si c’est comme ça que ça s’écrit!). Je n’avais pas envie, mais je voulais juste me rassurer. Bon de quoi pouvais-je bien parler? « Ouais il parait qu’ils ont encore tués quelqu’un dans la communauté en début de semaine. » Il me dit : « Bof, ils tuent quelqu’un presque tous les jours. » Merci, c’est rassurant.

Je suis arrivée là... Ok tout était passé et j’étais contente d’être là. J’allais dormir chez India, chose que je ne savais pas avant d’arriver. J’étais bien heureuse d’apprendre la nouvelle, on est toujours mieux avec de la compagnie féminine. Pas que les hommes sont affreux non mais je croyais jusque-là que j’allais passer la nuit chez Nerta, un homme qui travaille à rendre la communauté de Rosalina meilleure. En parlant de loup c’est à peu près à ce moment qu’il entre dans l’histoire. J’étais sur le divan et il traversa la rue (si on peut appeler ça une rue) pour venir me chercher. À ce moment même, j’étais en train de combattre une déshydratation intense due à l’insolation que j’avais fait samedi. « Me chercher pour aller où? » Demandai-je, un peu réticente à l’idée de sortir. « On va danser du forro » Ok, j’étais morte de fatigue et qui plus est, je n’aimais pas particulièrement le forro. Bref je conclus que j’allais m’y rendre juste pour voir. Ok ce n’était pas parce que j’étais au bout du monde, qu’on me répétait depuis que j’étais arrivée que le pays était dangereux, que j’allais manquer une occasion de sortir dans un bar en plein milieu d’une favela. En vérité, j’aurais bien aimé que toutes ces raisons m’empêchent de sortir de la maison. Lucie, une femme au regard sévère assise en face de moi, allait donc nous accompagner jusque là. On arrête donc en route chez des amis de Nerta. On est assis là au milieu de la poussière, tout près du site de construction des nouvelles maisons. Se tenaient fièrement là, 2 homosexuel et un travestie. Ils parlaient fort et avait l’expression du peuple d’ici : un visage calme, dur et plein d’histoire. Ils me saluèrent humblement, sans joie, sans peine non plus. Nous sommes restés assez longtemps pour me convaincre que je n’avais aucunement le goût d’aller danser le forro avec un tas de gens saouls autour de moi. Déjà que, je ne l’ai pas mentionné, mais mon taux d’alcool devait probablement être encore au-dessus de la moyenne à ce moment. Alors arriva de nulle part la proposition de Lucie. D’un ton ferme, elle affirma qu’elle allait retourner à la maison en ma compagnie. Je n’ai pas eu à dire quoi que soit. C’était décidé, il était hors de question que j’aille dans cet endroit. J’ai remercié pour une deuxième fois la solidarité féminine ce soir-là. Nous fîmes de brefs aurevoirs et étions déjà à la maison avant que j’aie pu affirmer le fond de mes pensées.

Finalement, s’ensuivit une soirée presque normale mise à part le fait que j’étais dans une toute petite maison où la seule pièce qui existait faisait office de cuisine-salon-chambre-à-coucher-séparé-par-un-drap. Un petit chalet en plein coeur d’une quartier pauvre de Fortaleza. Le lendemain matin, je mangeai mieux qu’à la maison. Le pain, le fromage, les oeufs, tout était meilleur. Je me suis bel et bien levé à 3h30 du matin pour traverser le quartier en compagnie de 2 habitants de la communauté et 2 policiers. On est resté plantés là 2 heures, à parler de tout et de rien. Vers 5h30, est arrivée une voiture demandant sa direction. « Est-ce que c’est dangereux dans ce coin en ce moment? » a demandé l’un des hommes dans la voiture. « Ne t’en fais pas, ils l’ont déjà tué hier, ce ne serait pas toi aujourd’hui », répondit un des deux policiers. Tout le monde éclata de rire. Comme dit le dicton : Vaut mieux n’en rire que d’en pleurer!

mardi 20 novembre 2007

L'école sur le banc



C’était dans le bureau de l’ingénieur du projet de constructions des nouveaux HLM (si on peut appeler ça ainsi), en train de parler tout bonnement de mon projet de documentaire qu’on entendait depuis une bonne dizaine de minute quelqu’un parler dehors. Je finis par demander ce qui se passe à l’extérieur. L’ingénieur me répond tout bonnement que c’est une réunion syndicale. J’ouvre la porte pour examiner ce qui se trame dehors. C’est bel et bien ça. Tout le monde est là. Les travaux sont arrêtés et l’on discute de conditions de travail. Je suis dans la Favela et quelqu’un arrive pour m’amener autre part. Ce n’est pas le temps de demander un délais, ça fait déjà 1 heure que j’attends que quelqu’un vienne me chercher. Dans la communauté de Rosalina, je ne peux pas me permettre de me déplacer seule. Je suis blonde, blanche (ou plutôt rouge), j’ai un accent étranger et je me promène avec mon appareil photo, ma caméra, mon cellulaire, mon microphone et mes tonnes de questions. Tout ce matériel vaut beaucoup et ma vie, un peu plus. Bref, je n’ai pas le temps de savoir la conclusion des évènements auprès des travailleurs.

Un peu plus loin, se dresse un autre chantier : une école en construction. Elle est là, postée à l’entrée de la Favela, mais rien ne passe à l’intérieur. Personne n’y entre, personne n’y sort, personne n’y travaille. Comment se fait-il que cet établissement soit vide. En fait, l’école est en construction. Cela fait partie du projet de développement de la mairie de Fortaleza. Un projet qui devrait s’étendre sur 2 ans, mais à parler avec l’ingénieur des travaux, on comprend bien que ça va durer beaucoup plus longtemps,trois, quatre,cinq ans peut-être. On a déjà promis beaucoup de choses à la population. Elle commence déjà à s’impatienter. Pour ce qui est de l’école, on couvre bientôt ce sujet. Lors d’une assemblée de rue entre la population et Ortins, figure de proue de la mairie pour mobiliser la communauté, on démontre un peu de colère. Ortins explique bientôt le problème, ce qui décourage la population. Encore là, la corruption s’est infiltrée dans le projet de développement. Il veut bien régler le problème rapidement, mais tout ceci est au-dessus des forces. Ça prendera un peu plus de temps que prévu. On essayera de notre mieux. Tranquillement, on parle donc d’organiser une manifestation chez le propriétaire de la compagnie sous-traitante. En blague, on propose de tuer toute cette vermine. C’est le seul moyen que possède la communauté pour manifester leur mécontentement. La corruption, ce n’est pas un nouveau terme pour personne, mais c’est toujours décourageant d’avouer qu’on en est victime.

Un peu plus tard, au courant de la journée, on apprend les conclusions de la réunion syndicale de l’autre chantier, celui des nouvelles habitations où toute la population déménagera bientôt. C’est le jour de paye aujourd’hui et la plupart des travailleurs ont arrêté de travailler jusqu’à ce qu’ils reçoivent leur dû. Par-dessus tous ça, une légère odeur flotte partout dans la favela, celle provenant des eaux usées de la communauté à moins que ce soit l’odeur de l’argent qui est montée au nez des entrepreneurs.

lundi 12 novembre 2007

Mon périple à Jericoacoara





Je me suis finalement décidée à mettre quelques photos que j'ai pris à Jericoacoara. Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir....

Courte sur patte

On est samedi après-midi et il fait chaud (comme d’habitude). N’étant pas de la place, j’aime bien essayer de nouvelles places, des petits cafés sympas et explorer un nouveau coin de la ville. Ma destination : le café La Habarera, un petit café où l’on y vend de bons cigares. Je prends donc l’autobus Circular #1 pour m’y rendre. La fin de semaine, je ne sais pas où est toute la population de Fortaleza, mais en tout cas, elle ne se trouve pas dans les autobus. Pour m’y rendre, je fais pratiquement le tour de la ville, d’où le nom de l’autobus (circular). Pendant le trajet, je regarde partout, j’entends bientôt à l’extérieur une femme, je sorts de la lune et cherche d’où ça vient. Elle court vert une auto de police, le temps de passé devant, on voit bien qu’elle est en panique. L’autobus continue sa route, je ne saurai jamais ce qui lui est arrivée. La chose est que ça arrive souvent. Par chance, ce n’était pas moi. Parce qu’il faut compter sur la chance, Ça arrive.

Bon, je me rends à destination. Encore là, il n’y a pas grand monde dans le café. Tout le monde est je ne sais où mais pas à La Habanera. Je m’assieds, je commande un café et une bouteille d’eau (parce que je viens sûrement de perdre un litre d’eau déjà). Je commence à lire, faut dire que mon livre est très intéressant et de toute manière, je n’ai personne d’autre avec qui parler. Passe un moment et une vieille dame entre. Elle semble être une habituée de la place. Petite, cheveux courts et blonds, rondelette : ça pourrait être moi dans 60 ans. Même si on est au Brésil, pays du culte du corps, ici dans le Nordeste (Ceara) tout le monde est un peu grassouillet. Le miroir parfait du Québécois moyen : un peu de bedaine en trop. J’en conclus que c’est parce qu’on met du sucre partout ici. Alors ma petite dame s’assied. Moi, je continue à lire. Tout bonnement comme ça, plus tard, elle me parle. On discute de livre. Elle me raconte sa vie. Elle parle portugais, français, grec et italien. Elle a voyagé au Moyen-Orient en Europe, en Amérique Latine et en Asie. Elle a pratiquement fait le tour du monde et toute seule, à chaque fois. Maintenant, dans ses temps libres, en semaine, elle court sur la plage pour se garder en forme. Un jour, en exerçant ce sport, quelqu’un s’est exclamé :« Mais c’est une vieille! » Oui et puis après!

Petite bulle d’énergie, elle me raconte qu’elle approche les 90 ans. Je ne suis pas vraiment tombé de ma chaise, mais presque. Si je peux avoir cet éclair dans les yeux cette énergie pour courir sur la plage à son âge, ça ne me dérangerait pas d’être comme elle. Je la regarde avec un sourire béat étampé en pleine face. On termine notre discussion et elle part ainsi, petite, cheveux courts et blonds, rondelette.

lundi 5 novembre 2007

Alphaville

À quelques kilomètres de Fortaleza, se situe la zone de protection environnementale de Sabiaguaba, zone qui, en été, forme une rivière où les habitants peuvent y pêcher humblement. Lorsque la saison des pluies arrive, la rivière se gorge d’eau et y alimente une grande biodiversité. La zone protégée héberge deux types de végétation : les mangroves, petite forêt marécageuse où les crabes y vivent et la végétation typique du littoral du Ceara. Une dune de sable s’étendant jusqu’à la mer surplombe toute la zone.

Mise à part l’immensité de Fortaleza que nous apercevons du haut de la dune. Quelque chose d’autres capte notre attention. Des colonnes de bétons se tiennent debout et traversent le rio de façon imposante. En fait, ces colonnes sont le vestige d’anciens travaux de l’état du Ceara. Celui-ci y voulait y construire un pont pour faciliter l’accès à l’endroit et y développer le tourisme. On aurait ainsi détruis une bonne partie des mangroves et brisé la poésie du paysage. En 2003, la mairie de Fortaleza change de gouvernement et réussi a y arrêter les travaux en faisant de cet endroit une « area de protecao Ambiental », zone de protection environnementale. Cette catégorie de préservation est d’ « uso directo », utilisation directe, on peut donc y exploiter les ressources en respectant leur conservation. Les immenses colonnes de bétons ont donc été laissées à elles-même au milieu du paysage. Un peu plus loin, se dresse les vestige d’une ancienne dune, à présent applatie, y hébergeant nom pas une diversité biologique mais une calmité humaine : Alphaville. On y a applanie une immense dune de sable pour y construire des condos, endroit préviligié pour ceux qui veulent prendre un petit bain de soleil. L’endroit ne permet toutefois pas aux gens de la classe moyennement faible d’y tenir logis.

Reste à savoir jusqu’à quel point ces zones de protection environnementale sont protégées puisqu’il n’existe pas encore de loi permettant de donner une amande
à quiconque ne respectant pas l’endroit En se promenant sur les dunes, on y rencontre bon nombre de déchets, sacs de plastique, vitre ou autre, résultat d’une fête bien arrosée. De toute évidence, même lorsqu’on y instaure de telles lois, elles ne sont malheureusement pas plus respectées. D’où là, l’importance de sensibiliser la population. La fragilité des lieux y est toujours menacée et, avec ses faibles ressources, la mairie tente tant bien que mal de prévoir les coups.

mercredi 31 octobre 2007

Mon projet auprès de Rosalina

Vidéo montée vite fait pour Alternatives. Voici une mince idée de ce que sera mon projet de documentaire dans la communauté de Rosalina. Je déteste me voir à l'écran mais vous devez comprendre que tout ceci est une commande. Je me libère de toutes responsabilités. Ah!

lundi 29 octobre 2007

Ajout de matériel

Allez voir plus bas.J'ai ajouter un nouveau vidéo...

Ma première montée de lait

Laissez-moi vous raconter une histoire qu’on m’a raconté cette semaine. La photo n'a rien à voir. C'est seulement pour vous montrer de quoi a l'air la plage de Fortaleza.
Vous savez qu’autrefois on montait à cheval sans se préocuper de leur bien-être. On plaçait la selle de cuir directement sur le dos du cheval. Un jour l’homme compris que cette selle, lors des grandes montées, blessait l’animal. Pour pouvoir continuer à monter à cheval, l’homme décida donc de placer un tapis entre la selle et l’animal pour absorber les chocs. Ici au Brésil, on appelle ce tapis pelego.

Pour vous mettre un peu plus dans le contexte, je travaille avec un homme merveilleux. Celui-ci travaille avec coeur et donne son 100 pourcent pour un projet dans la Favela de Rosalina. Un soir en revenant de la Favela, on est donc restés à parler et en m’observant, moi avec mon accent portugais affreux et possédant assez de vocabulaire pour parler pratiquement que de la pluie et du bon temps, il me raconte cette histoire. Pourquoi donc arrive-t-il donc avec l’explication détaillée de ce mot. Pour mon dire que dans le jargon de la gauche militante, on appelle pelego les gens qui se place entre les 2 fronts pour apaiser les attaques de chacun. N’allez surtout pas croire que ceci est un compliment. Je suis donc une pelega. Une soi-disant personne qui ne possède pas assez de convictions politiques. J’aimerais bien les voir moi, assis à une table, après une journée de travail, m’expliquer ce qu’il pense de la politique en français. Peut-être que là, ça serait plus égal.

C’est quoi en plus cette idée d’être extrémiste. Je ne le suis pas et ne le serai jamais. Toute chose poussée à l’extrême mène au drame. Qui plus est, depuis que je suis arrivée, j’ai connu beaucoup de gens qui travaillaient dans diverses organisations différentes, certains sont un groupe de biologiste qui font de la sensibilisation dans une communauté de pêcheurs. D’autre, par le sport, essaie de rejoindre les jeunes et de les sensibiliser et les conscientiser. Pour mes chers amis de la gauche, ce n’est pas assez, il faudrait que tous autant que nous sommes adoptent leur philosophie de vie. Parce qu’en plus tout ça possède un nom : ecosocialisme. Bravo pour ceux qui y adhèrent je n’ai aucun problème avec ça. La cause est noble, les arguments sont bons mais la chose qu’ils ne comprennent pas est que nous sommes 3 milliards ici-bas. S’ils rejètent l’apport des autres qui se trouve dans le même camp. Je n’ose pas imaginer sur qui ils tireront sur le champ de bataille.

Alors bon peuple, pensons tous de la même manière, peut-être seront- nous que plus aptes à devenir de bons prolétaires (oups j’ai voulu dire citoyens).

dimanche 14 octobre 2007

Identité Afro-Brésilienne

C'est en arrivant à Sao Paulo que ça m'a frappé. On ne vois personne d'Afro-brélien dans les environs. Je ne fut pas toute seule à faire cette observation... Ibraima l'a fait aussi. Voici ce qu'il a décidé de faire pour améliorer la situation.

jeudi 11 octobre 2007

Mes Premières Fois


Aurevoir Montréal!Bonjour Brésil!

Les premières impressions dans un nouveau pays sont toujours biaisées par la petite lune de miel mais bon. Mon arrivée au Brésil s'est très bien passé. J'ai déjà comencé à faire un peu la touriste.Voilà donc mes premières fois:
Ma première boisson Guarana(boisson typiquement brésilienne)

Ma première bière.


lundi 8 octobre 2007

Formation Pré-départ

Après 2 mois de formation inensive, nous partons fins prêts outre-mer. Voici un résumé de notre formation prédépart chez Alternatives.

dimanche 30 septembre 2007

Plus qu'une semaine avant mon départ

Aujourd'hui dimanche. Le premier stagiare d'Alternatives, cohorte Amérique Latine 2007 est à présent parti pour le mexique. Notre formation pré-départ est maintenant terminée.

Voici donc un court portrait des 15 stagiaires Cyberjeunes du groupe Menchu 2007.

mardi 11 septembre 2007


Fortaleza
Voici enfin la ville où j'habiterai
Finalement

mercredi 5 septembre 2007

Mon photoportrait



Voici un mini-portrait de moi en attendant de vous montrer mon premier vidéo de stage cyberjeunes. C'est un petit vidéo que j'ai fait pour participer à un concours mais ça me représente tout de même.